Interview de Nicolas Ferrand

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Directeur général de la SOLIDEO et relayeur de la flamme olympique à Saint-Maur-des-Fossés.

Nicolas Ferrand est l’un des hommes clés de l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024. Depuis 2017, cet ingénieur de formation dirige la Société de livraison des ouvrages olympiques appelée plus communément « la SOLIDEO ». Il est par ailleurs le troisième Saint-Maurien à avoir été choisi pour porter la flamme olympique dans le Val‑de‑Marne. À pile 100 jours du lancement des Jeux Olympiques, il s’est livré sur ses missions au sein de la SOLIDEO et sur son rôle de relayeur de la flamme.

Vous avez été nommé en 2017 directeur général de la Société de livraison des équipements olympiques. Quelles sont les principales missions de la SOLIDEO ?
La SOLIDEO a construit les 70 ouvrages pérennes qui resteront après les Jeux Olympiques, dont le Village des Athlètes qui va accueillir 24 000 athlètes durant l’ensemble des jeux, le Centre aquatique Olympique à Saint-Denis et l’Arena Porte de la Chapelle. Ces ouvrages, qui représentent près de 4,5 milliards d’investissement dont 1,7 milliard d’investissement public, ont tous été remis au comité d’organisation Paris 2024 qui est chargé de les équiper. Une fois les Jeux Paralympiques terminés, la SOLIDEO effectuera les travaux supplémentaires nécessaires pour que, début 2025, les ouvrages soient destinés à l’utilisation collective des habitants. Le Village des Athlètes sera notamment reconverti en bureaux et logements, avec des espaces publics végétalisés, qui offriront un haut confort de vie aux futurs habitants. 

Est-ce qu’il y avait aussi cette volonté de montrer à travers ces ouvrages olympiques le savoir-faire de la France en termes de construction ?
En effet, la construction de ces 70 objets olympiques, c’est une vitrine de tout ce que l’on sait faire de mieux en France. On a réussi à le faire en respectant le budget et le calendrier que l’on s’était donnés début 2018. Cette réalisation est une source de très grande fierté, pour moi et pour l’ensemble des personnes qui ont travaillé dessus. Cela démontre que nous avons une filière d’excellence dans le domaine de la construction. Et ces ouvrages sont des réponses françaises aux enjeux urbains du 21e siècle. À titre d’exemple, l’empreinte carbone du Village des Athlètes a été divisée par deux, un défi que la France s’est fixé à l’horizon 2030-2035. La SOLIDEO le fait dès maintenant et pas seulement sur un bâtiment mais sur tout un Village, soit 52 hectares. Si nous sommes capables de réaliser cela en six ans, cela signifie que la France a dix ans d’avance par rapport à ses concurrents européens.

Vous avez orchestré un défi que beaucoup pensaient quasi impossible en livrant à temps tous les ouvrages olympiques. Quel a été votre stratégie pour tenir les délais et fédérer toute une équipe autour de ce challenge ?
Le projet est triple car nous construisons à la fois pour les sportifs, pour le public mais également pour les générations futures avec un concept de « ville durable ». Ce triple objectif commun a permis d’aligner l’ensemble des acteurs autour de ce grand défi. C’est la vision que j’ai essayé de porter à mon niveau et qui est partagé par le conseil d’administration de la SOLIDEO.

Nous sommes aujourd’hui à 100 jours des JO de Paris. Quel est votre sentiment à l’approche de cet événement planétaire ?
Je suis bien évidemment fier de mes équipes car tous les ouvrages ont été livrés dans les temps. Le 29 février dernier, Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JOP, a pris possession du Village des Athlètes. C’est aussi une excitation extrêmement forte car on a contribué à créer ce décor, le théâtre dans lesquels les Jeux Olympiques et Paralympiques vont se tenir. Il commence à être approprié et c’est une très grande joie. Je sens déjà très bien cette montée en puissance, cette grande fête populaire qui arrive.

Vous êtes le troisième saint-maurien à avoir été choisi pour porter la flamme olympique le 21 juillet prochain. Comment accueillez-vous ce rôle ?
C’est une immense fierté et beaucoup d’émotion ! La flamme olympique, c’est le symbole de la paix et c’est quelque chose d’immuable dans l’organisation des Jeux olympiques au même titre que les anneaux. De plus, cette flamme aura parcouru presque toute la France lorsqu’elle va arriver dans le Val-de-Marne. Je suis heureux de participer à toute cette communauté olympique, à ces territoires de France liés par ce symbole.

 

 

© Photos : Antoine Meyssonnier

Retrouvez l'interview en vidéo ci-dessous:

Dernière mise à jour : 03 juin 2024